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La chirurgie esthétique comporte t’elle des risques ?

LA CHIRURGIE ESTHÉTIQUE COMPORTE-T-ELLE DES RISQUES ?

Sous une autre forme, la question pourrait être : la chirurgie esthétique est-elle dangereuse ?

Voilà une question qui, légitimement, peut tourmenter les candidats à l’opération, tant le moindre incident ou accident survenu à la suite d’une intervention de chirurgie esthétique est stigmatisé, médiatisé et diabolisé. Pour comprendre la réaction de la presse et du public qui s’émeuvent et se scandalisent, il faut garder à l’esprit le fait que l’on ne  » doit  » faire appel à la chirurgie qu’en cas de nécessité et que se faire opérer alors que l’on est en bonne santé peut paraître contre-nature. Toutefois, nous devons dire aux lecteurs qu’il n’y a pas plus de complications en chirurgie esthétique qu’en chirurgie générale.

Faisons la distinction entre ce qui peut advenir au patient à cause d’un acte ou d’une erreur médicale et de ce qui peut se produire en raison de son état de santé. Il est évident qu’il y aura plus de décès dans un service de traumatologie d’un grand hôpital que dans un service de dermatologie. En tenant compte de ce facteur, il y a proportionnellement beaucoup moins d’accidents en chirurgie esthétique.

Mais il est probable que dans ce domaine, il y a plus de mécontents et de revendications.

A titre d’exemple, un polytraumatisé de la route ne va pas attaquer devant les tribunaux un chirurgien qui lui a remodelé un visage au mieux de ce qu’il pouvait faire ou amputé un membre pour lui sauver la vie; en revanche, la patiente d’un chirurgien peut ne pas être satisfaite de son nez refait ou de ses prothèses mammaires. Mais s’il est faux de dire que la chirurgie esthétique est  » dangereuse « , le risque zéro n’existe pas. En effet, tout acte opératoire nécessite le recours à des produits qui sont utilisés dans les meilleures conditions, certes, mais qui peuvent ne pas être tout à fait inoffensifs.

Enfin, il s’agit d’une intervention chirurgicale à part entière, avec tous les risques habituels que cela comporte et qui ont pour origine, soit les réactions de l’organisme, soit l’acte lui-même.

A titre d’exemple, une utilisation prolongée d’une canule d’aspiration lors d’une lipoaspiration pourra causer un creux disgracieux dans le galbe d’une cuisse ; une exérèse cutanée au niveau des paupières trop importante donnera un regard un peu étonné. Dans ces cas précis, il s’agit d’une faute du chirurgien qui pourra être amené à réparer le dommage esthétique subi par le patient.

Aujourd’hui, les examens préopératoires, comme la consultation d’anesthésie, permettent de connaître au mieux l’état de santé du patient, pour savoir quelles peuvent être ses réactions à certains produits pharmaceutiques, ses troubles ou ses faiblesses (problème de coagulation ou de cicatrisation). Ces risques sont évalués au maximum pour que la sécurité le soit également. Ainsi, on demandera à un patient de cesser de prendre de l’aspirine (qui a un effet sur la coagulation du sang) au moins quinze jours avant et après l’intervention, sauf si cela fait partie d’un traitement médical de fond, auquel cas, l’intervention est différée. D’autre part, afin de mettre les patients à l’abri des accidents exceptionnels d’anesthésie, l’anesthésiste procède rigoureusement au contrôle des appareils d’anesthésie avant chaque utilisation. Fort heureusement, les réactions de l’organisme humain sont bien connues et, même si le risque zéro n’existe pas, les protocoles qui luttent contre les effets des accidents opératoires sont bien maîtrisés.

Il y a une certaine analogie entre une salle d’opération et le cockpit d’un avion de ligne.

En effet, lorsque l’équipage est en parfaite osmose et entraîné ensemble, les problèmes qui peuvent survenir sont infiniment moins dangereux. Chacun sait ce qu’il doit faire et il y a peu de risque qu’un accident grave survienne.

De même, un chirurgien doit savoir s’entourer de très bonnes infirmières pour les soins postopératoires, les former, les informer, les motiver et les surveiller. Un tandem chirurgien-infirmière solide, habitué à travailler ensemble de longue date, est un gage de sécurité pour le patient. Enfin, pour une meilleure coordination du suivi postopératoire, le chirurgien peut faire parvenir un courrier d’information au médecin traitant ou, suivant les cas, au gynécologue ou au dermatologue.